humeur et cancer

[jonquillette]

Bonjour,

Je voulais parler un peu de ma préoccupation du moment. Je suis lasse, c'est peut-être pas le bon mot, on va dire de mon comportement ou plutôt mon humeur et le cancer. Comme beaucoup d'entre vous, l'attente des résultats, les douleurs sont très anxiogènes. Je trouve que plus le temps avance, plus ce stress est intense, même excessif.
Le mercredi ma maman garde mes petites nièces (6 et 10 ans) et je les vois souvent car nous habitons tous à quelques kms, et depuis peu, j'ai envie d'en profiter un peu plus, depuis que la maladie est là, beaucoup de choses changent. Mais voilà, ce mercredi matin, prise de sang avec les marqueurs, comme d'habitude, j'ai les résultats le soir. Donc je décide d'aller voir mes petites nièces et c'est là où je suis triste de mon comportement. Elles sont contentes de me voir, normal pour cette âge, l'insouciance, donc ça crie, ça bouge, ça saute, ça pose des questions, ça se mêle des conversations (pas de maladie, je vous rassure), j'adore jouer aux jeux de société d'habitude, mais là évidemment, j'ai pas envie enfin je ne sais pas ce que je veux. Pour imager, je vois mon petit chien le soir, tourner en rond, un coup dort à côté de ma fille , après sous le canapé, dort devant la fenêtre, comme on dit tourne 20 fois dans son panier avant de se coucher, et bien moi j'ai l'impression que c'est pareil dans mon cerveau :-(
Alors c'est non j'ai pas envie, une autre fois, tu me fatigues, attend, je parle avec mamie, tais-toi, crie pas, fais attention, pousse toi, non on va pas promener le chien ! Bref je suis chiante, je trouve que j'ai pas toujours les mots tendres, j'essaye de sourire, mais ma mère elle aussi n'a plus la patience des 30 ans, donc ça m'embête car je me dis que peut-être j'aurai mieux fait de rester chez moi.
Alors sur le chemin du retour, je pleure et je pleure, je me dis mais quelle andouille je suis ! ça devait être un bon moment mais ça ressemble plus à une corvée alors que j'avais très envie d'y aller, que demain résultats bon ou mauvais ça changera rien, donc je culpabilise, et reculpabilise ça me fait mal, repense à ma psy qui me disait de vivre le moment présent, retour à la maison je me retrouve seule et voilà le petit vélo dans la tête repart, j'ai l'impression que c'est pire qu'au début. Mais je suis désolée quand j'ai mal et que rien ne soulage, que j'ai peur, qu'il faut faire comme si tout allait bien, j'ai beau méditer, bouger rien n'y fait, écouter de la musique, j'en fais des méditations, du doin, du sport, de la marche, des sorties, des boutiques, du scrapbooking, voir famille etc... ! , je trouve que c'est facile sur le papier mais en réalité non. Parfois je me demande si les médecins, psy ont vraiment conscience de ce que l'on vit !
voilà c'est mon humeur du jour, mais comme mes résultats sont positifs, je vais pouvoir retourner voir mes petites nièces et là en profiter...
Sandrine

[Mamiette]

Alors, je te souhaite un beau weekend apaisé, Sandrine.

[mona]

Tu sais Sandrine , pour d'autres raisons , moi aussi il m'arrive de houspiller mes chiens (je ne vois quasi qu'eux) et ensuite je m'en veux...mais je crois qu'il faut s'accepter comme nous sommes avec cette anxiété qui nous ronge

[Nicole M-F]

Sandrine...Nous connaissons les théories, les approches, les techniques proposées par les "non malades sachants", toutes supposées soulager au moins un peu nos perceptions de la Vie et de ce qui nous entoure à travers notre parcours de cancer du sein ou tout autre parcours lié à d'autres pathologies dites sérieuses.
Je crois quasi impossible d'éviter des moments comme ceux que tu décris...Il faut je crois s'accorder ces moments de flottement déstabilisant pour soi, ou les autres sans doute.
Etre doux et tolérant avec soi-même....Compliqué je sais😉
Je ne sous estime pas vos vécus à vous les Palbettes et autres marathonniennes, et ne peux oser comparer à ce jour le parcours qui fut le mien toutes ces années aux vôtres. Cependant je crois que s'accepter avec bienveillance même quand on aimerait être "autre" reste essentiel.
Je t'embrasse.